Mi-juin de l'année 2007. Lui se cherche un appartement; elle se cherche un coloc de toute urgence... Ils prennent la décision précipitée de vivre ensemble, sans savoir ce qui les attend l'un l'autre... Un choix qu'ils regrettent amèrement depuis. En fait, l'idée de faire un blogue à ce sujet a été le seul commun accord qu'ils ont pu avoir. En attendant donc impatiemment le 30 juin 2008...

samedi 26 avril 2008

C'est fini...

Certains se demandent pourquoi rien n’a été écrit ces derniers jours. C’est très simple et vous deviez vous en douter, le blogue ferme. Ce n’est pas que je suis trop occupé pour prendre le temps d’écrire, ni parce que j’ai déjà tout raconté les anecdotes savoureuses de ma colocation. C’est juste parce qu’Émilie est partie.

Volatilisée serait le mot juste. Bien entendu, elle a pris soin de me laisser une tonne de vaisselle sale avant de partir. Mais ça ne m’a pas dérangé. Je l’ai jetée aux ordures puis j’ai seulement gardé une assiette, une fourchette, un couteau et une tasse.

Depuis quelques semaines, un homme vivait chez nous. Ce n’était pas le premier à passer, on s’entend, mais celui-là restait à déjeuner, ce qui est peu habituel avec les étranges fréquentations d’Émilie. Puis est arrivée la fin de session pour ma coloc. Elle était très peu souvent ici. Je me disais qu’elle complétait des travaux à la bibliothèque de l’université, mais maintenant que j’y repense, je crois plus qu’elle passait ses soirées chez le mystérieux amant.

Après deux semaines sans nouvelle d’elle, voilà que j’apprends grâce à Facebook qu’elle s’est mariée à cet homme. Et pas n’importe où en plus; à Las Vegas!

Elle m’a écrit un courriel que je vous retranscris ici.

Cher coloc,

Tu auras sans doute remarqué que je ne vis plus dans le 4 et demi. Je suis partie refaire ma vie avec Nicolas. Nous nous sommes mariés à Las Vegas hier et nous visitons aujourd’hui un petit appartement coquet où nous pourrons nous installer. Nous projetons même d’avoir des enfants bientôt. En attendant le mois de juillet, je te ferai parvenir ma part du loyer.

Ciao!

Ta coloc dégueu et irresponsable


Alors maintenant je vis seul. Avec qui voulez-vous que je m’engueule? Pourrait-il y avoir une suite à ce blogue? Je ne crois pas, non... À moins que...

vendredi 11 avril 2008

Un gag de dix jours

Cet après-midi, quand je suis rentré, je n’ai pas eu le temps de poser mes trucs que ça cognait déjà à la porte du 4 et demi. C’était le propriétaire, mécontent. Il s’est mis à m’engueuler parce qu’il n’avait pas reçu le chèque pour le loyer.

Moi, je reste là, hébété, à l’écouter crier. Je ne comprends simplement pas. J’avais pourtant fait le virement de ma part du loyer dans le compte bancaire d’Émilie puisque, d’habitude, c’est elle qui se charge de signer le chèque pour nous deux.

Les cris ne finissent plus. J’entends soudainement Émilie qui est dans le salon et qui s’exclame : «Ah oui, c’est vrai!».

Je comprends qu’elle n’avait toujours pas donné le chèque. Elle se précipite dans sa chambre pour y prendre le précieux bout de papier, puis cours vers l’entrée pour le remettre au proprio.

Je la regarde, un peu fâché. Elle est gênée, elle se cherche une excuse pour expliquer un retard de dix jours. Un voyage? Non, elle a croisé le propriétaire à plusieurs reprises. Un décès? Non, ça ne pardonne pas un tel délai. Puis ses yeux brillent. Elle a trouvé. Elle tend le chèque puis s'écrie : «Poisson d’avril!».

mercredi 9 avril 2008

Baisser les armes : Un moment de tendresse entre colocs

Vous avez bien lu. Vous devez bien vous douter que ce n’est pas le lot de leur quotidien. Pourtant... ça s’est bel et bien produit...

Lundi soir. Elle est assise dans le salon. Elle panique, elle angoisse, elle est en fin de session... encore! Il entre. Il est un peu pacté. Ça fait bien un bon deux semaines qu’ils ne se sont pas vus. Ce sont des gens occupés, vous voyez.

LUI (d’un ton ravi) : Hey! Salut, ça va?
ELLE : Bah, pas tellement, je suis au bord de la crise de nerf et je dois écrire jour et nuit sans arrêt pour les trois prochaines semaines si je veux être capable de finir ma session. Toi?
LUI : Hum, ouais ça va. Je suis pas mal fatigué aussi, je travaille beaucoup. Tu trouves pas que ça fait longtemps qu’on s’est pas vus?
ELLE : C’est vrai, t’as raison... t’étais où?
**Rires**
LUI : Me semble que je m’ennuie de nos engueulades...
ELLE : Moi aussi... j’ai plus nulle part où sortir mon agressivité, c’est fou!
**Rires complices**
LUI : Faut vraiment qu’on se retrouve...
**Silence**
LUI : Je me suis vraiment ennuyé, viens ici que je te serre dans mes bras...
**Hug**

Sur ce moment d’émotions, ne retenez pas vos larmes et songez à vos meilleurs ennemis, ces êtres indispensables sans qui votre vie ne serait pas la même...

mardi 1 avril 2008

Si elle savait ce qu'est une grippe d'homme!

Vous allez peut-être trouver que je radote, mais quand les choses ne changent pas, il faut – à mon humble avis – continuer de le dire pour qu’enfin il se passe quelque chose.

Je suis tanné des excuses farfelues que se trouve Émilie pour éviter de s’impliquer dans le ménage de notre 4 et demi. Prenez par exemple la vaisselle. Parce que madame a une maladie de peau (qu’elle appelle eczéma, mais que je qualifierais de lèpre), elle refuse de se mettre les mains dans l’eau.

Bon, j’avoue que l’autre jour, quand j’ai retrouvé trois ongles et un pouce dans le drain de la douche, je me suis réellement dit que je ne voulais plus qu’elle lave mes ustensiles. Toutefois, le ménage ne se résume pas seulement à faire la vaisselle.

Hier encore, elle m’a sorti une autre excuse pour éviter de passer le balai et ramasser les quelques trucs qui traînaient çà et là. Comme elle revenait de l’hôpital où elle s’était fait faire une biopsie, elle m’a regardé d’un air piteux, écrasé dans le sofa, emmitouflée dans une couverture en polar, en gémissant qu’elle n’avait plus de force.

Comme si le fait de se faire piquer deux-trois fois dans la gorge et de se faire prélever un échantillon de la trachée pouvait affaiblir quelqu’un! Non, mais! Franchement!